Décorations de la guerre

Les trois grandes décorations de 14-18

  • La Légion d’honneur
  • La Médaille militaire
  • La Croix de Guerre (ici avec une palme de bronze)

L’attribution de ces décorations au cours ou à l’issue de la guerre s’est faite en fonction des « citations à l’ordre » d’une unité militaire.
Un certain nombre de titulaires de la Croix de guerre ont vu leur photo et leur citation publiée par le journal l’Illustration. Les titulaires de la Légion d’honneur ont leur dossier accessible sur la base Léonore (voir ci-dessous)

La Croix de guerre

C’est la Croix la plus fréquemment attribuée, puisque l’on en compte 2.065.000.

Créée par une loi du 8 avril 1915, elle était destinée à récompenser une « conduite exceptionnelle devant l’ennemi« . Mais elle a pu être attribuée à des civils et , plus tard, à des villes (la première fut Dunkerque).
L’attribution de la Croix de guerre 14-18, strictement limitée à la durée de la guerre, cessa le 18 octobre 1921.

La gradation des étoiles et palmes que porte la Croix de guerre est la suivante, en fonction de la nature de la citation :

  • à l’ordre du régiment ou de la brigade, Croix avec une étoile de bronze
  • à l’ordre de la division, Croix avec une étoile d’argent
  • à l’ordre du corps d’armée, Croix avec une étoile de vermeil
  • à l’ordre de l’armée, Croix avec une palme de bronze
  • Une palme d’argent remplaçait 5 palmes de bronze

Le journal l’Illustration a établi une liste des décorés de la Croix de guerre à partir des photos et des copies des citations que les décorés, leur famille ou leurs amis lui ont fourni, ce qui lui a permis de publier un Tableau d’honneur de l’Illustration , qui met en ainsi valeur 16.000 décorés.

Le centre de la croix porte au revers une double date 1914 et 1916, 1917 ou 1918.

La deuxième date reflète l’année de son attribution (1918 concerne toutes les croix attribuées depuis le début de 1918 jusqu’à la cessation d’octobre 1921).

Des unités combattantes reçurent la Croix de guerre après 2 ou 3 citations à l’ordre de l’armée : dans ce cas, tous les cadres et homme de l’unité portent la « fourragère » aux couleurs vert pointé de rouge de la Croix, pendant le temps de leur appartenance au régiment..

La Médaille militaire

Avec la Légion d’honneur, c’est la plus prestigieuses des décorations françaises, attribuée par décrèt du Président de la République, publié au Journal officiel.
Depuis sa création (en 1862), elle estréservée aux hommes de troupe et sous-officiers. La seule exception est celle de généraux, Grand-Croix de la Légion d’honneur, ayant commandé en chef devant l’ennemi (ou qui ont rendu des services exceptionnelms à la défense nationale), à qui elle pet-être « concédée » par décrêt en Conseil des Ministres.
Dans ces conditions elle est souvent portée seule, comme ici par le Maréchal JOFFRE

Les sous-officiers et soldats, décorés à la fois de la Médaille militaire et de la Croix de guerre et qui , en outre avaient été blessés pouvaient porter la Croix de guerre avec le triple ruban ci-dessus, incorporant l’insigne des blessés, rayé bleu, blanc et jaune, avec un filet central rouge sang.

La Légion d’honneur

lus haute distinction honorifique de la France, elle fut céée par Napoléon Ier. Normalement, elle fait normalement l’objet d’un contingentement annuel décidé par le Président de la République, pour lui conserver son caractère de récompense exceptionnelle. Ce contingentement fut, bien entendu, levé pendant toute la durée de la guerre.

Pour les combattants, son attribution nécessitait une citation indiciduelle à l’ordre de l’armée, ce qui, bien entendu, en rendit l’attribution tout à fait exceptionnelle aux sous-officiers et hommes de troupe. Inversement, il n’est pas de général, ayant commandé au front, qui ne l’ait reçue.

On trouvera sur la base Leonore la liste de l’ensemble des personnes décorées de la Légion d’honneur, avec en annexe un petit dossier pour chacune comprenant la copie de divers papiers tels un extrait d’acte de naissance, un état des services (et la justification de l’attribution) et les bordereaux de pension.
Normalement cette base devrait être complète puisque chaque décoration résulte d’un décret du Président de la République, publié au JO. Mais il y a quelques manques.
Par ailleurs, la protection de la vie privée interdit de rendre accessible les dossiers de personnes trop récemment décorées.

Des unités combattantes ont vu leur drapeau décoré de la Légion d’honneur, avec simultanément le droit pour leurs membres de porter la fourragère rouge.

Georges GUYNEMER (1894-1917)

Héros (53 victoires) de l’aviation de la guerre 14-18, il reçut Croix de guerre, Médaille militaire et Légion d’honneur.
Il fut nommé sergent en juin 1915 avec sa première citation à l’ordre de l’armée et la Croix de guerre. Le 21 juillet 1915, comme sous-officier, il reçut la Médaille militaire. Décoré de la Légion d’honneur le 24.12.1915 (officier le 11.06.1917), il fut nommé lieutenant en mars 1916.

Sur ce cliché pris probablement en avril 1916, les décorations de Georges GUYNEMER, en grande tenue d’officier, s’interprètent ainsi : il n’est encore que chevalier de la Légion d’honneur (pas de « rosette » sur le ruban) et il a reçu la Médaille militaire au temps où il était sergent. Sa Croix de guerre comporte 5 palmes de bronze, qui représentent les 5 citations reçues à fin mars 1916, alors que la 6e sera reçue fin avril.
L’insigne qui les surmonte est celui de l’escadrille des « Cigognes ».

Les fourragères

Succédant aux « aiguilettes » de la gendarmerie d’Ancien régime (qui aujourd’hui sont blanches), elles constituent une distinction du régiment dont les membres sont autorisés à la porter, tant qu’ils appartiennent au régiment attributaire. Ce que nous avons vu pour la Croix de guerre et la Légion d’honneur.
La seule exception concerne le militaire présent au régiment au moment de la citation. Il est alors autorisé à porter la fourragère , même s’il change d’unité.

Pour cela, le régiment (ou dans certains cas, comme les chasseurs à pied, le bataillon) devait avoir été cité à l’ordre de l’armée en 6 à 8 occasions différentes.
Parmi ces régiments on trouve une majorité de zouaves et de tirailleurs.
Certaines unités ont dépassé ce quota de citations à l’ordre de l’armée et voient alors s’additionner les fourragères.

2 à 3 citations = Croix de guerre
4 à 5 citations = Médaille militaire
6 à 8 citations = Légion d’honneur
9 à 11 citations = Légion d’honneur et Croix de guerre
12 à 14 citations = Légion d’honneur et Médaille militaire
Le RCIM (Régiment d’Infanterie-Chars de Marine), régiment le plus décoré de France, totalise 18 citations dont 10 au cours de la guerre de 14-18.

Voici ses fourragères (les olives, au-dessus des ferrets, renvoient aux opérations qui ont amené le régiment à recevoir ses citations, après l’attribution initiale) :

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