Registres matricules

Dans la période qui nous concerne ici, à partir de 1872, tous les hommes sont appelés à passer devant le « conseil de révision » au cours de leur 20ème année et constituent ce que l’on appelle « la classe de l’année XX » (XX représente l’année de naissance + 20)

Au point de vue militaire, c’est cette « classe » qui sera utilisée pour suivre les obligations militaires de chaque homme : ainsi un jeune né en 1875, appartient à la « classe 1895 », né en 1894, à la classe 1914.

Lors du conseil de révision est établie une « fiche matricule individuelle » qui comporte l’état civil de l’homme (date et lieu de naissance et parents) et son signalement de type « policier » standard (taille ; formes du visage, du front, du menton ; couleurs du teint, des cheveux, des yeux), auquel s’ajoute le niveau d’instruction.

Cette fiche comporte la décision du conseil de révision et les dates prévues de son passage dans la « réserve » puis dans la « territoriale », et celle de sa libération des obligations militaires (dates prévues qui changeront en fonction des lois successives, voir « Le service militaire »)

Cette fiche sera complétée tout au long de la vie militaire avec l’indication des affectations, les périodes d’exercice, les « campagnes ». Si le sujet décède avant la fin de ses obligations militaires, l’entête de la fiche avec le patronyme est rayée en diagonale.

Dans un certain nombre de cas, la place était insuffisante pour inscrire la totalité des informations. Dans ces cas, des « papillons » étaient collés partiellement sur cette fiche, pouvant être soulevés pour accéder aux informations de la « sous-couche ».

Dans la présentation en ligne, la fiche numérisée concernée fait l’objet de 2 images (ou plus) avec les papillons en place et papillons soulevés.

Accès aux registres matricules

Dans chaque département, les fiches matricules sont réunies par « classe » et reliées dans des registres comportant chacun approximativement 500 fiches, classées dans l’ordre d’un numéro dit « matricule au recrutement ».

Pour trouver le sujet recherché, il y a lieu d’abord de rechercher ce matricule dans un répertoire alphabétique, qui regroupe la totalité des jeunes d’une classe dans un département. Ce numéro matricule peut être donné également par la « fiche régimentaire de décès ».

Exemple : Fiche matricule de Joseph Louis VAURS, né le 28.04.1880 à Mourjou (15), dispensé du service de 3 ans (frère au service) mais ayant fait 10 mois du 15.11.1901 au 21.09.1902, dans les Chasseurs à pied. Tué à l’ennemi le 19.02.1915 (cliché : AD du Cantal).

Deux petits pièges à contourner : si le jeune n’est pas trouvé dans le répertoire de « sa classe », penser à chercher des « suppléments » en fin de répertoire et aussi une ou deux années avant ou après la classe théorique.

Il ne faut pas oublier, en outre, que le jeune, peut avoir « émigré » dans un département voisin, pour quelque raison que ce soit, passer le conseil de révision dans son nouveau canton, et figurer dans le registre matricule de son nouveau département.

Une difficulté supplémentaire peut être rencontrée pour les classes antérieures à 1905, du fait du « tirage au sort » et des exemptions éventuelles. On ne trouve pas de fiche individuelle pour ceux qui avaient tiré un « bon numéro« , mais le registre renvoie au compte-rendu du conseil de révision du canton concerné.
Par exemple, dans le répertoire de la classe 1886 de Clermont-Ferrand, deux cousins PLANEIX, de Chambon-sur-Lac se trouvent mentionnés ainsi :
– PLANEIX Antoine 23-59
– PLANEIX Louis. 23-15
Il faut alors se reporter au CR du conseil de révision du canton 23 (Besse) de l’année 1886.

Accès aux registres de nos trois départements

Cantal

site des AD15

Sont maintenant accessibles en ligne les fiches matricules des classes 1878 à 1921 (pour les classes 1922 à 1940, seuls les répertoires sont consultables)

Après accès au site passer par la série de rubriques suivantes :
« Recherche thématique » ; « Sources de la première guerre mondiale » ; « Table alphabétique des registres matricules » en indiquant l’année de « classe » (année de naissance + 20 ans).
Le répertoire se situe généralement à la 2e page de la liste des documents (la première étant consacrée à l’accès aux registres eux-mêmes)

Haute-Loire

site des AD43

De là, accéder par les rubriques suivantes :
« Familles et individus en Haute-Loire » ; « Tables et registres matricules » ; Accepter la « Licence clic » en cliquant sur la ligne de bas de page.

Mais là les choses se compliquent : si l’on demande une « Recherche » dans une classe déterminée, on n’aura accès qu’aux seuls registres et non au répertoire. Pour accéder à celui-ci, il faut « Rechercher » sans indiquer la Classe. On a, alors, accès à la totalité des registres de la série, dont les répertoires ou « Tables ». Une fois identifiée celle qui vous intéresse, on peut cliquer sur « l’œil » à droite et avoir un accès direct au répertoire, ou noter la référence. Cette dernière pourra être utilisée dans la boîte de recherche de la rubrique pour avoir cet accès.
Tout simple !

On notera qu’un certain nombre de tables annuelles sont en déficit, alors que les registres sont présents (année 1895, par ex.).
Si l’on ne dispose pas, par ailleurs, du numéro matricule, il suffira de feuilleter, page à page, les 2500 fiches des registres (!).
A noter aussi que les registres matricules de l’arrondissement de Brioude de 1867 à 1901 sont conservés aux AD du Cantal où ils se trouvent mélangés aux aux fiches du Cantal, d’où l’absence de répertoire spécifique (attention les registres matricules du Cantal, en ligne, ne commencent qu’en 1878)

Puy-de-Dôme

site des AD63

De là, cliquer sur l’onglet « Archives en ligne » ; choisir la rubrique « Registres matricules » et en bas de page cliquer sur la ligne en rouge « Consulter l’inventaire du fonds … » ; puis sur « Recrutement pour la période 1815-1940 », ce qui donne accès à l’inventaire des registres et de leurs répertoires. Il reste à choisir celui que l’on désire consulter en parcourant cet inventaire et de cliquer sur « l’œil » à droite.

Attention cependant à se souvenir que le Puy-de-Dôme avait deux subdivisions militaires, celle de Clermont-Ferrand et celle de Riom. Tous les registres sont séparés.

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